Un procès, mon histoire...

Avant de vous conter l’histoire de mon procès, il semble important de remettre les choses dans leur contexte.

En concubinage avec la mère de mon fils depuis 2014, notre merveilleux petit garçon à vu le jour en septembre 2018.
Notre désunion s’est faite d’un commun accord en mai 2021.
C’est à cet instant que tout a basculé…

Une garde alternée à l'amiable...

Je vous épargnerai les détails faisant qu’un couple ne dure pas dans le temps.
Mais je vais tout de même en citer quelques-uns que j’ai vécus. L’installation de la routine quotidienne, le fait de ne plus garder de temps pour soi, s’enfermer dans son rôle parental, et bien d’autres… Nous nous mettrons tous d’accord sur le fait qu’avoir un enfant change une vie.

Et l’intérêt de ce dernier devrait être notre priorité. Qu’il y ait séparation ou non. Qu’on refasse sa vie ou non.

La maman ayant entamé une nouvelle relation juste en suivant notre rupture, il était impensable pour moi de continuer à vivre tous les deux sous le même toit. Elle a alors pris un logement à quelques kilomètres de la maison, suite à quoi une garde alternée à l’amiable a été établie afin que notre fils puisse jouir de la stabilité dont un enfant à besoin.

Une date que je n'oublierai jamais !

Voilà maintenant un peu plus de 3 mois que notre fils a effectué sa première rentrée des classes. Tout allait pour le mieux, malgré les tensions avec la maman.

Le soir du 17 janvier 2022, cette dernière me propose de passer à son domicile pour parler de notre fils. Chose que j’accepte, naturellement.

Arrivé chez elle Madame m’invite à m’asseoir, me proposant une boisson. Refusant la proposition, je la questionne alors sur la raison pour laquelle elle m’a fait venir.
C’est à cet instant qu’elle m’annonce son souhait de partir avec mon fils. Qu’est-ce qui motive son choix ? On le sait tous les deux, son nouveau grand Amour.

Avant même de lui faire connaître mon mécontentement, je l’interroge sur le lieu et la date de son départ. Sa réponse ? « Tu le sauras en temps et en heure ».
Ces mots résonnent encore dans mon crâne…
Comment peut-on ne serait-ce qu’envisager de retirer la garde à un des deux parents, sous prétexte qu’on aurait refait notre vie ?
Quel père serais-je si j’avais accepté la situation sans lutter, la laissant partir avec mon fils ?
Il est donc possible que certaines de mes paroles aient dépassé ma pensée. Mais qui n’aurait pas vu rouge après une telle annonce.
Tentant de garder un maximum de mon sang-froid, je me tiens debout, statique, les bras croisés. (C’est un fait important à préciser pour la suite des évènements)
J’essaie de lui expliquer tant bien que mal que son départ brutal n’allait pas seulement me détruire moi, mais qu’il détruirait également notre enfant. Remettre en question toute la stabilité et l’avenir de notre fils, uniquement pour un homme qu’elle fréquente depuis quelque mois. Si ce n’est pas la définition même de l’égoïsme…

Ces derniers mots furent : « Si tu n’acceptes pas que je parte avec Logan, je saisirai les tribunaux ». Chose pour laquelle elle n’a pas manqué de tenir parole, pour une fois.
Je repars donc de chez elle. Dévasté à l’idée qu’elle puisse entamer des procédures à mon encontre. Pouvant partir avec mon fils n’importe quand, n’importe où, sans donner aucune réponse à mes questions.

Un rendez-vous d'urgence !

Qui dit urgence, dit rendez-vous dans un cabinet d’avocat.
Pour la première fois de ma vie j’ai dû faire appel à la justice. Et qui l’eût cru, pour me protéger de la mère de mon fils…

J’ai donc réussi à obtenir un rendez-vous chez un conseiller le lendemain même. Je lui raconte alors les futurs projets de Madame, exposant les faits sans en omettre le moindre détail.

D’une voix peu rassurante, celui-ci me prépare au pire. M’avouant lui-même qu’il faut attaquer en premier au risque que la mère puisse gagner la garde exclusive, notre justice étant bien majoritairement « pro Maman ».

Moi, violent?!

Moi qui pensais être arrivé au bout de mes surprises…

Mais non. Le visage de Madame commençait tout juste à se dévoiler !
Faisons un saut de quelques semaines dans le futur. Au moment où j’ai eu la charmante surprise de voir débarquer chez moi un gendarme (charmant au demeurant), me convoquant à la gendarmerie. La raison de cette requête ? Il semblerait que je sois une personne violente, ayant proféré des menaces le soir du 17 janvier lors de ma visite à son domicile. Je lui aurais même levé le poing devant notre fils…

C’est ainsi que je me suis retrouvé à la gendarmerie dès le lendemain matin, à la première heure. À la suite d’un long échange avec le sympathique gendarme, ce dernier constate par lui-même que je ne suis en aucune manière quelqu’un de violent. Mais procédure oblige : photo, signature, etc.
Me racontant des cas similaires au mien, il semblerait selon lui que si je me retrouve dans son bureau aujourd’hui ce ne soit pas sans raison. Madame prépare son dossier pour le JAF (Juge aux affaires familiales).
Je tiens tout de même à préciser que les « preuves » fournies pour justifier cette convocation sont des textos. Me montrant un peu trop insistant (il faut dire qu’elle m’aura fait tourner en rond durant des mois) à l’idée de rencontrer son conjoint, voulant échanger de père à père. Il était important à mes yeux de pouvoir mettre un visage, une voix, une gestuelle sur celui qui veillera en partie sur mon fils lorsque ce dernier n’est pas avec moi.
Bien évidemment, elle n’aura pas manqué de flouter ses propres messages…

Recommandé rime avec M%*d!ER

Le jour tant redouté. Après des semaines à appréhender chaque ouverture de boîte aux lettres, ce qui devait arriver arriva. Un charmant recommandé venait d’être déposé en son sein.

Pressé d’aller le récupérer pour en connaître la raison (même si au fond, je le savais), il s’avéra que je ne m’étais pas trompé. Madame avait bel et bien tenu sa parole.

Me voici donc convoqué au tribunal judiciaire. Rendez-vous devant le Juge des affaires familiales le 13 mai 2022 à 10h00.

Encore une fois, elle aura su enfiler son masque de mensonge et de faux-semblant à la perfection.
La raison de cette convocation ? Il semblerait que madame ait créé une auto-entreprise d’onglerie situé à Pau en début d’année. Et quelle coïncidence, juste après m’avoir demandé de venir chez elle pour m’informer de son projet de partir vivre chez son nouveau compagnon. C’est ainsi, par la même occasion, que j’ai appris où elle comptait emmener mon fils.

Mais se serait-elle contentée du minimum en déposant une requête devant le JAF ?
Que nenni ! Quitte à entrer en procédure, autant y aller à fond. Une demande de contribution parentale exorbitante, sans compter le fait d’imposer la moitié des trajets au Papa alors qu’on prend soit même la décision de partir à presque 3h de route.
Je pensais alors être au bout de mes surprises…

Le jour fatidique

Les jours passent et les nuits d’insomnies se ressemblent… J’oscille entre stress, colère, et peur de perdre la vie que j’ai commencé à construire avec mon fils. L’idée de me dire que ce sont sûrement les dernières fois que j’assisterais à ses sorties d’école, les histoires avant de dormir, les premiers anniversaires avec les copains… Toutes ces choses qui m’auraient fait grandir en même temps que mon enfant… On voudrait me les enlever sous prétexte qu’on aurait rencontré le grand Amour ? Ce serait en revenir à la définition même de l’égoïsme !

L’heure est donc venue de préparer ma défense avec mon avocate. Une défense somme toute normale, montrant mon implication en tant que père et voulant appuyer le fait que si madame partait là-bas c’était bien pour une raison purement sentimentale. Je tiens à préciser qu’aucune des attestations et preuves fournies n’a dénigré la maman de quelque manière qu’elle soit. Voulant uniquement faire valoir une garde alternée pour le bien-être de mon fils, qui devrait grandir aux côtés de ses deux parents.
Cette défense part donc chez la partie adverse deux semaines avant l’audience.
À cet instant je m’imaginais qu’aucune contre-attaque de sa part ne serait possible. Hormis justifier la « crédibilité » de sa nouvelle entreprise.

Je vous avais dit que je pensais être au bout de mes surprises n’est-ce pas ?

LA VEILLE MÊME de l’audience, la réponse de la partie adverse me parvient par mon avocate.
Rien, je dis bien RIEN de ce qui a été mentionné dans cette dernière n’est en rapport avec la requête déposée par madame. Qui je le rappelle se trouve être la « création d’une entreprise de prothésiste ongulaire à Pau ». Aucune rentrée d’argent depuis sa création n’a été enregistrée, rien qui puisse être mis en avant pour montrer une stabilité au sein de sa nouvelle reconversion.
En revanche, des attestations de sa famille me détruisant de toute part. D’autres de la part de celle de son compagnon pointant du doigt la merveilleuse histoire d’amour que sont en train de vivre les deux amants. Des relevés bancaires de monsieur, et j’en passe. Mais au bout du compte, rien dans tout ça ne vient appuyer la requête initiale déposée devant le juge. On notera que c’est un très beau coup de sa part pour contrer mon jeu. La dernière solution après que j’ai abattu toutes mes cartes, prouvant la véritable raison de son départ.

Il ne me restait plus qu’à espérer que la justice ouvre les yeux sur cette tentative de manipulation.

Nous voilà donc au jour de l’audience. Voyant arriver madame armée de son plus beau jeu d’actrice, j’ai bien l’impression qu’elle s’est trompée de reconversion professionnelle. C’est avec une démarche attristée et des yeux larmoyants qu’elle se présente devant le tribunal, accompagnée de sa maman bien aimée… Une ex-belle-mère qui soit dit en passant, je le rappelle, n’a pas manqué de me détruire la veille de l’audience dans une attestation cinglante. Tandis que j’étais à ses yeux le gendre idéal quelques mois auparavant.
C’est ainsi que j’ai compris, enfin, de qui la mère de mon fils avait hérité un tel visage.
Elle ne manqua pas de me saluer avec un sourire narquois. Sa présence était sans nul doute pour appuyer ses écrits. Manque de chance, elle aura été forcée d’attendre en dehors du tribunal, ne pouvant assister à l’audience.

Je vous épargne le débat de cette dernière qui récite simplement la défense de chacun par nos conseillers. Mais j’aimerai toutefois souligner la chance que j’ai eue de tomber sur une juge qui m’aura laissé un temps de parole égal à celui de la maman. Me laissant exprimer mon point de vue au même titre qu’elle.
Il semblerait que beaucoup de Papas se plaignent de ne pas avoir eu la chance de plaider leur défense. Je tiens à rassurer les autres, il existe des juges impartiaux, ne faisant preuve ni de favoritisme ni de sexisme.

Le délibéré aura lieu le 28 juin.

Le verdict !

C’est accompagné de mes sempiternelles nuits d’insomnies que le jour du verdict arrive enfin.

J’ai la sensation qu’après un tel stress, emmagasiné durant ces longs mois dont j’arrive presque à entrapercevoir la fin, plus rien ne pourra m’atteindre.

Mais avant de vous annoncer le résultat du verdict ;

J’ai omis de vous faire part du ressenti que mon avocate avait partagé avec moi en sortant de la salle, le jour de l’audience.
En temps normal les conseillers ont toujours plus ou moins une idée du résultat du jugement (sans pour autant trop s’avancer). Un souci se posait pourtant à l’issue de mon audience. Cette fois, mon avocate n’avait rien pu percevoir quant au possible résultat final. Rien que ses mots : « Je n’aimerais pas être à la place de la juge ».

Force est de constater que, même si la maman prend la décision de réagir égoïstement en ce qui concerne l’avenir des relations entre un fils et son père, elle reste néanmoins une bonne mère aux yeux de la société.
Quant à moi, même si je ne suis pas le meilleur des Papas, je reste tout de même impliqué dans l’avenir de mon fils. M’efforçant de faire au mieux pour lui chaque jour.

La juge se trouvait donc face à une décision à prendre. Décision qui aurait toute son importance et qui jouerait un rôle crucial dans la vie de mon fils. Elle avait devant elle deux parents, tous deux impliqués dans la vie de leur enfant. Trois possibilités s’offraient alors à elle.
La première : Priver un petit garçon de la présence de son Papa au quotidien, pour satisfaire l’intérêt de sa mère.
La deuxième : Accorder la garde exclusive au Papa, ce dernier ayant une situation plus stable. Mais qui là encore reviendrait à le priver de grandir aux côtés de sa maman.
La troisième, et pas des moindres : Statuer sur une garde alternée, celle-là même qui avait été mise en place dès le début. Privant toutefois la maman de se projeter aussi rapidement dans sa nouvelle vie ailleurs.

Revenons-en au jour tant attendu. Nous sommes donc le 28 juin, jour du délibéré.
Le couperet tombera, où il pourra.
J’attends l’appel de mon avocate. Empli d’une impatience égale à ma tension et mon appréhension.

Mon téléphone sonne. C’est elle…

La juge a fait un choix et le verdict est tombé. À mon plus grand étonnement, et pour mon plus grand bonheur. J’ai eu la chance de tomber sur une juge qui prône vraiment l’intérêt de l’enfant et qui a finalement décidé de statuer sur une garde alternée !
Bon, j’ai quand même une compensation financière à lui verser (vu que celle-ci touchait moins que moi étant au chômage…)

Soulagement. Je pourrais continuer à profiter des sorties d’écoles de mon fils, des histoires avant le coucher, et ses premiers anniversaires avec les copains…

Jusqu’au jour ou elle décidera sûrement de recommencer. Préparant une attaque plus solide cette fois. Mais en attendant, il lui reste toujours la solution de faire appel. Y aura-t-elle recours ou non, la question reste en suspens….

Moralité de ce premier acte ; Il est certes difficile pour nous, Papas, de faire valoir nos droits encore aujourd’hui. Mais continuer à se battre et ne rien lâcher en vaut bien la peine. Pour qu’un jour peut-être, nous n’ayons plus à nous sentir en danger ou résigné lorsqu’il sera question d’un jugement pour la garde de nos enfants.
Je suis sorti grandi une première fois de ma rupture. Et je peux assurer qu’après m’être battu si fort pour mon fils j’en sors encore une fois grandit, à plus forte raison.

Edit du 1er septembre 2022 : Le contraire m’eût étonné. Madame a fait durer l’attente jusqu’au tout dernier jour, la date limite pour faire appel est arrivée. Elle a choisi de relancer des mois de procédures, qui seront encore une fois synonyme pour moi de préoccupation et d’insomnie…

Mais si je suis sûr d’une chose, c’est que je me battrai jusqu’au bout pour faire valoir mes droits de père, et garder mon fils à mes côtés.